Haïti est sous le choc des bandes armées
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Haïti est sous le choc des bandes armées

Haïti est sens dessus dessous depuis la descente des bandes armées dans les rues le 29 février dernier. Les gangs se mettent ensemble à travers une structure baptisée “Vivre ensemble”, et ont pour principale mission de renverser le gouvernement Ariel Henry au pouvoir depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse.

Le peuple haïtien est confronté à une crise humanitaire sans fin.

Abandonné par les autorités étatiques, le peuple haïtien fait face à une crise humanitaire sans pareil. Incapable de résister aux bandes armées dont ils sont les principales victimes, les habitants de P-au-P appellent à l’aide pour sortir de ce merdier. Depuis le 29 février, les bandes armées ont gagné les rues en tant que révolutionnaire en réclamant la démission du premier ministre Ariel, qui lui n’était pas au pays quand le “vivre ensemble” a déclenché ce mouvement. Ils ont pris pour cibles les bâtiments publics, tels les commissariats, les prisons, les tribunaux et même les hôpitaux. C’est le chaos dans la capitale haïtienne, les assassinats sont devenus monnaie courante et la police est incapable de protéger la population face à la terreur des gangs. “ Les habitants de la capitale vivent enfermés, ils n’ont nulle part où aller”, c’est ce qu’a déclaré Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l’organisation internationale pour les migrations(IOM).

Selon l’IOM, 362 000 personnes sont actuellement déplacées en Haïti, plus de la moitié d’entre elles sont des enfants. Cela représente une augmentation de 15 % depuis le début de l’année, a révélé l’Organisation.

Le Chef de gang Barbecue promet une guerre civile si Ariel ne quitte pas le pouvoir

Jimmy Cherizier alias Barbecue, chef de file du mouvement vivre ensemble, a menacé d’une guerre civile si le PM de facto reste au pouvoir. “ Si Ariel Henry ne démissionne pas, si la communauté internationale continue de le soutenir, nous allons tout droit vers une guerre civile qui conduira à un génocide”, a déclaré Jimmy Cherizier lors d’une interview à la presse. “ Nous devons nous Unir. Soit Haïti devient un paradis pour nous tous, soit un enfer pour tous”, a-t-il ajouté. Le 29 février dernier, les gangs ont pris en otages la capitale haïtienne. Plusieurs institutions étatiques ont été pillées et vandalisées. Selon un décompte de SYNOPOHA, cité par loop haïti, depuis le début des attaques coordonnées des gangs, 10 bâtiments de police ont été détruits et deux prisons civiles attaquées et vidées de leurs détenus. Environ, plus de 4 000 prisonniers sont évadés dans la nature. Suite aux désastres des gangs, le gouvernement a décrété l’état d’urgence dans le département de l’ouest pour une durée d’un mois allant du 7 mars au 3 avril de six heures du soir à cinq heures du matin. À noter qu’un premier d’état d’urgence a été décrété dimanche 3 mars pour une durée de 72 heures. 

Le pays est bouleversé en l’absence du premier ministre qui était au Kenya pour la signature d’un accord sur le déploiement d’une mission de soutien à la sécurité en Haïti.

Le premier ministre Ariel Henry bloqué à l’étranger 

Le premier ministre Ariel Henry, absent du pays dès la fin du mois de février, n’arriverait pas à y retourner à cause de la fermeture de l’aéroport international Toussaint Louverture suite aux tentatives des gangs de prendre le contrôle de ce bâtiment. Le PM a essayé de rentrer au pays en passant par la république voisine, mais son atterrissage a été refusé par les autorités dominicaines. Selon les infos, le premier ministre a atterri mardi à Porto Rico, pour l’heure, on ne sait pas si le PM est toujours à Porto Rico où s’il est en déplacement. La population haïtienne est livrée à elle-même face à la panique des bandes armées qui sèment la pagaille dans la capitale et dans les axes routiers menant au reste du pays. 

Selon l’ONG Mercy corps, avec la fermeture de l’aéroport international, le peu d’aide fournie actuellement à Haïti pourrait ne plus arriver. Les conteneurs maritimes “sont pillés” ou “n’arrivent plus”, et “Si l’on ne peut plus accéder à ces conteneurs, Haïti aura faim bientôt”, a fait savoir l’ONG. Car, 40 à 50 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire.

Milka Zamor