Haïti – 7 février : le séisme politique du peuple Haïtien
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Haïti – 7 février : le séisme politique du peuple Haïtien

Le 07 février qui était une date de passation du pouvoir à un président élu selon la constitution de 1987, est devenu depuis plus de cinq ans une date de mobilisation populaire où le peuple et l’opposition réclament la démission du gouvernement en place.

Manifestation populaire pour le départ du PM Ariel Henry

Lundi, mardi et mercredi, respectivement 5, 6 et 7 février, plusieurs milliers de personnes agitées ont gagné les rues de plusieurs régions du pays, principalement à Port-au-Prince, réclamant le départ du Premier ministre de facto, Ariel Henry. Ce dernier occupe la primature depuis 2021, après l’assassinat du président Jovenel Moïse. Depuis lors, avec une fonction de premier ministre, Ariel Henry règne en maître et seigneur à la tête du pays. Sous la gouvernance de son gouvernement, la crise haïtienne va en mal en pis. Et en dehors des crises politiques, la population ne peut plus résister à la misère, des bandes armées qui gagnent de jours en jours plus de territoires en chassant les gens de chez eux.

Depuis 2021, le gouvernement Henry ne répond pas à aucun besoin urgent de la population. Accord sur accord, et rien n’a été fait. Alors qu’il s’était engagé le 21 décembre 2022 qu’il passerait le pouvoir à un président élu ce 07 février 2024. Cet accord signé entre le gouvernement et des partis politiques, encore une fois, n’a pas été respecté.

Une adresse à la nation sans surprise

La colère de la population vivant dans l’insécurité alimentaire et dans un climat de terreur ne touche pas le gouvernement. Car, l’ensemble des revendications de la masse ont passé comme inaperçues aux yeux du gouvernement en place. Après une journée mouvementée par des manifestants le 07 février à la capitale et dans plusieurs villes de provinces, le PM Ariel a fait une adresse à la nation dans la nuit du 07 au 08 février en réitérant qu’il reste au pouvoir. “Une transition ne débouche pas sur une autre transition”, a déclaré le PM de facto dans cette adresse à la nation. Le PM prétend qu’il va remettre le pouvoir à un dirigeant choisi par le peuple après avoir organisé les élections, mais avant tout, le problème de l’insécurité doit être résolu.

Encore une fois, la révolution que les leaders politiques prêchaient n’a pas abouti, et Ariel et son gouvernement sont toujours au pouvoir au détriment de la population. Au cours des manifestations réclamant le départ du PM Henry, plus de cinq personnes ont été tuées à travers le pays.

Milka Zamor