Au Sénégal, l’élection présidentielle est reportée à une date ultérieure
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Au Sénégal, l’élection présidentielle est reportée à une date ultérieure

Ce dimanche 25 février, les sénégalais devaient élire leur cinquième président. Mais cette journée de vote a été reportée par le président Macky Sall, une décision qui a mis en colère l’opposition sénégalaise.

Le président sénégalais Macky Sall, au pouvoir depuis 2012, avait annoncé le 3 février dernier le report des élections présidentielles prévues pour ce dimanche 25 février. Cette décision a été annulée par le Conseil constitutionnel, ainsi que par les membres de l’opposition qui dénoncent un “coup d’État constitutionnel”. “Ce 25 février est un triste jour pour la démocratie sénégalaise, bâtie à la sueur et au sang de la génération de militants de la liberté”, a déclaré l’ancienne première ministre, Aminata Touré. La décision du président Macky Sall de reporter les élections a suscité beaucoup de tensions au Sénégal, et de nombreuses réactions à l’international.

Manifestation à Dakar réclamant l’organisation des élections sous peu. 

Samedi 24 février, des centaines de Sénégalais ont gagné les rues de Dakar en réclamant la tenue des élections présidentielles avant la fin du mandat du président, le 2 avril. Les manifestants ont été très en colère face à la décision du président de repousser la tenue des élections à une date inconnue, et ont profité du mouvement pour réclamer la libération des prisonniers politiques. Au cours de cette manifestation, quatre personnes ont été tuées, et une dizaine d’autres ont été interpellées. Par contre, certains d’autres ont manifesté pour défendre le bilan du président et son image.

Par ailleurs, le président a déclaré qu’il quitterait sa fonction début avril. Car, un troisième mandat serait illégal selon la constitution. “ Le 2 avril 2024, ma mission se termine à la tête du Sénégal”, a-t-il assuré. Il a aussi indiqué que la date du scrutin serait fixée à l’issue d’un dialogue qui se tiendra lundi 26 et mardi 27 février. Cependant, un groupe de candidats de l’opposition et des membres de la société civile ont rejeté l’invitation de participer au dialogue. Selon le président Sénégalais, le report qu’il a imposé le 3 février doit aujourd’hui servir à organiser un “dialogue national ouvert” afin de réunir les conditions d’une “élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié”.

Malgré les élections prévues pour ce dimanche ont été avortées, des sénégalais sont toutefois allés déposer leur bulletin de vote. Un geste symbolique qui montre que la population est assoiffée d’élire leur représentant et que la démocratie est en péril.

Milka Zamor