Un voile guidé par la vague
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Un voile guidé par la vague

Il est de constat irréfutable que la politique est le socle de toute société humaine. C’est bien l’agent qui définit la cohésion sociale. De façon aisée, la politique est en principe ce qui intéresse la cité, elle se réfère au côté pratique de l’exercice du pouvoir et traduit l’organisation de la cité ou d’un État. 

Cette science mérite une apologie telle qu’aucun être vivant n’a le droit de manifester une attitude d’oubli et d’un sentiment l’altruisme puisqu’elle est l’instrument qui assure l’équilibre dans une société.

À qui confier l’exercice de cet instrument ? La politique en tant que science a été toujours l’objet d’un domaine axé essentiellement sur l’expérience et l’observation, en se référant sur le mode d’organisation de la Grèce antique, la prééminence était accordée à la communauté plutôt qu’à l’individu et de là étant les grands courants de la pensée politique et la notion de citoyenneté commencèrent à naître.  

Athènes, cité phare de la Grèce antique de par son côté attractif, avec sa colline qui surplombe la ville avec l’invention de la démocratie, elle a connu un essor assez considérable et devient une cité mythique.

Selon Aristote, la politique est au-dessus de toutes les disciplines, elle est la science mère et c’est pour cette raison qu’elle doit être entre de bonnes mains, vu son penchant pour l’aristocratie qui prône l’élitisme au pouvoir, sa finalité devrait d’un premier temps satisfaire tous les intérêts et dans un second temps lutter contre la corruption qui irrite le peuple et menace l’ordre public. Ainsi, la pensée Aristophane laisse à croire que cet instrument aussi prestigieux doit être remis aux gens capables.

« Politik se zafè moun sal », une phrase stupide et lamentable.

Depuis bien des temps, un grand nombre de la population entonne à cor et à cri cette chanson sans rendre compte vraiment de l’importance de cet outil qu’est la politique, ce leitmotiv traduit en grande partie l’ignorantisme et l’incivisme de la population. Et, lorsque ça sort de la bouche desdits intellectuels, le degré de désintéressement des gens dans les affaires de la république devient flagrant.

Qui sont ces gens sales ? Un micro-trottoir pourrait bien apporter une réponse à cette question. Des gens ignorants qui prétendaient avoir la science infuse, des voyous parachutés peuvent être bien d’éléments de réponses à cette question. Ce domaine aussi prestigieux devrait être embrassé par des gens bien formés, des visionnaires, des politistes qui ont la décence en la matière. 

Mais malheureusement, depuis des lustres, cet outil est une sorte de couverture pour des loups rapaces. Il devient également un mécanisme économique pour des capitalistes sauvages et, en ce sens, les raisons d’être de la politique sont écartées. Du coup, le côté noble de cette science part en fumée. Il serait important de rappeler que ce secteur est loin d’être un métier d’usufruit, il exige aussi l’usage d’une grande faculté cérébrale.

Le champ de la politique devrait être investi par des gens capables, des gens traversés par le sentiment de patriotisme, mais ne devrait pas en aucun cas être un espace pour des cohortes de moutons de panurge, puisqu’il est l’élément vital et constitutif de l’État.

Entre-temps, l’histoire nous condamnera du simple fait que nous avons laissé trop bien des temps cet appareil entre les mains de sordides gens. Donc aujourd’hui, désormais la société civile doit proclamer avec émotion leur volonté de s’intéresser à la cité.

Aly S. BATHELMY

albathelmy@yahoo.com