Tout sur les R.I L’Iran l’équation complexe de l’administration américaine.

Tension dans le détroit d’Ormuz et la mer d’Oman : remontons 40 ans plus tôt

Ces dernières semaines nous assistons à un regain de tension dans le détroit d’Ormuz et la mer d’Oman, passage très prisé pour le commerce mondial partagé entre la République islamique d’Iran et le sultanat d’Oman. Ces turbulences viennent envenimer les relations americano-iraniennes déjà très tendues depuis la révolution de 1979.

Pour comprendre la situation, il faut remonter 40 ans plus tôt soit après la révolution de 1979 quand L’Iran a adopté un régime théocratique. La République islamique d’Iran est l’unique pays au Moyen-Orient ayant un semblant démocratique, connu pour être la plus grande réserve de gaz naturel avec un PIB plus de 11000 us par Habitant, où la femme a le plus de droit. Ce pays qui jadis fut le puissant empire Perse et bastion du chiite. Comme dit l’adage ” la révolution est faite pour être exportée ” tout cela pour expliquer les directives de la diplomatie iranienne avant la guerre Iran-Irak (1980-1988) qui a causé des pertes énormes des deux côtés . L’Iran a toujours eu cette velléité hégémonique dans la région Arabo-persique.

Le printemps arabe va donner à l’Iran l’occasion qu’il cherchait pour étendre son hégémonie sur la région au détriment du royaume wahhabite (Arabie-saoudite) de la Turquie sans écarter Israël, la Syrie de Bachar jusqu’à date au pouvoir avec un appuie indéfectible de l’Iran à travers le Hezbollah libanais et les gardiens de la révolution commandé par le très respecté le général Qassami. Cerise sur le gâteau, le 14 juillet 2015 les membres permanents du conseil de sécurité, l’Allemagne et l’Union Européenne ont trouvé un accord dénommé JCPOA sur le nucléaire iranien débuté dans les années 2000 qui a occasionné la mise en place des sanctions économiques contre la République islamique en 2006.

L’ administration Obama qui avait négocié cet accord est partie. Trump a annoncé lors de sa campagne électorale de 2016 qu’il quittera cet accord s’il est élu, accord selon lui enregistré comme le pire dans l’histoire des USA. Aussitôt dit, aussitôt fait, en mai 2018 Trump dénonce l’accord et se retire un an plus tard. Cet accord prévoyait que l’Iran allait réduire ses centrifugeuses de 2/3 qui était de 1800 et de réduire à 3.67 % l’uranium enrichi de 97 % dont 90 % est possible pour la fabrication de la bombe nucléaire et un contrôle strict de l’Agence International de l’Énergie Atomique ( AIEA ) en contrepartie une levée graduelle des sanctions économiques tout en rappelant que la validité de cet accord est de 10 ans. Grâce à ce dernier, l’Iran a récupéré des milliards Us et peut entrer au concert des nations, avec une population de plus de 80 millions d’habitants à majorité jeune.

Trump dénonce un accord qui ne prend pas en compte les intérêts américains et ceux de ses alliés dont l’Arabie saoudite et Israël, accord selon lui qui ne parle pas du volet balistique car l’Iran est très avancé et annonce du coup la reprise des sanctions envers l’Iran et toute entreprise commerçant avec la république islamique.

L’administration américaine a donné un moratoire à un nombre de pays dont la Chine, Japon, Italie et l’Inde cependant la république islamique va réagir car il a les moyens de sa politique en s’accentuant sur le détroit d’Ormuz par lequel passe la majorité du pétrole mondial en menaçant sa fermeture en cas d’escalade avec les USA. On a pu constater récemment des pétroliers Saoudiens et Émiratis en feu ces derniers jours dans le détroit.

Les américains sont très dépendants de ce pétrole car, moindre problème peut occasionner la montée du prix du baril de pétrole en plus Trump est entouré de va-t-en guerre dont le conseiller à la sécurité nationale John Bolton et le secrétaire d’État l’ex directeur de la CIA Mike Pompeo de plus les USA possèdent plusieurs bases militaires dans la région.

La capacité de l’Iran dans tout cela c’est sa nuisance car il peut s’en prendre aux intérêts USA en Irak par le biais des milices chiites pro -iraniens, en Syrie ils ont l’appui de Bachar et au Liban par leur bras armés le Hezbollah libanais. De plus il maîtrise les missiles balistiques à moyenne portée(5000km) du coup et l’Israël et l’Arabie sont à leur porté.

Dans tout cela, on ne peut pas négliger la capacité à négocier de Trump même si pour les iraniens c’est peine perdue car selon eux et certains experts, ils ont scrupuleusement respecté l’intégralité de l’accord. Les Européens sont pris au dépourvu car Trump les menace de sanctions et l’Iran à respecter l’accord donc ils se trouvent entre le marteau et l’enclume et ont beau trouver un système de troc pour commercer avec la république islamique, ça n’a pas eu l’effet escompté et des multinationales tels que Total et Peugeot ont laissé l’Iran car elles ne veulent pas perdre le marché américain.

L’Iran a donné aux Européens un délai de 60 jours pour annoncer leur position sur l’accord sans quoi, il ne va pas respecter certaines clauses. En conclusion la situation dans le détroit d’Ormuz s’explique.

Wilfrid Joseph