Espace Etudiant était à l’INAGHEI, l’Iran et les Etats-Unis étaient au rendez-vous

Le contexte géopolitique actuel entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Iran semble préoccuper plus d’uns à travers le monde, depuis le retrait de Donald Trump de l’accord sur le nucléaire iranien, et les diverses sanctions émises contre ce dernier, en vue de le contraindre à négocier un nouvel accord et de l’interdire de développer ses missiles balistiques. En effet, cette situation ne laisse pas indifférent les spécialistes en Relations internationales, y compris les jeunes universitaires. Ainsi, Espace Etudiant une rubrique sur les relations internationales, a rencontré ce jeudi 11 juillet les étudiants de l’INAGHEI, afin de recueillir leurs commentaires sur la question.

Il est 12heures exactes, on est dans l’enceinte de l’Institut National d’Administration, de Gestion et de Hautes Etudes Internationales (INAGHEI), particulièrement à la bibliothèque. Documents en main, les étudiants se réunissent, comme d’habitude, pour discuter des sujets divers ; d’autres font des allers-retours des étagères à leur table respective. L’équipe est au rendez-vous, les intervenants sont sur les lieux, les équipements sont installés, tout est prêt pour la réalisation d’une nouvelle ESPACE-ETUDIANT, une rubrique qui commente avec les étudiants les questions pertinentes de l’actualité internationale. Ainsi, il est question de comprendre. dans cette rubrique, la politique de bras de fer des Etats-Unis envers l’Iran : La guerre est-elle possible ?

« Les relations des Etats-Unis et d’Iran n’ont pas toujours été discordantes, débute le jeune universitaire, Jonas BAPTISNE. Car, ils ont été alliés à un certain moment» poursuit-il. Selon lui, ce n’est qu’après la révolution iranienne que la Maison blanche va considérer l’Iran comme une menace dans la zone. De là, on comprendra. que le comportement américain relève d’une certaine rationalité, car aux dires de Riguerson ALEXANDRE, les intérêts étant divers, la rationalité ne saurait être universelle en relations internationales.

Jonas BAPTISNE (en haut/à droite) / Riguerson ALEXANDRE (en bas/à gauche)

Un certain parallèle a été établi entre la politique haineuse de l’ancien Président Georges Bush envers l’Irak en 2003, et celle du Président actuel, Donald Trump à l’égard de l’Iran, quoique les enjeux soient différents de nos jours. A ce sujet, Camille JEAN DILHA pense que, comparativement à l’Irak de l’époque, l’Iran est de taille par rapport aux Etats-Unis. En effet, la résistance de Téhéran contre les diverses sanctions et embargos de la Maison blanche peuvent témoigner de sa capacité à être une puissance en Moyen-Orient. Une telle perspective qui semble-être menaçante pour les alliés des Etats-Unis dans la zone, à savoir l’Arabie-Saoudite et l’Israël. En conséquence, « les sanctions américaines visent aussi à protéger les alliés de l’Amérique en Moyen-Orient contre toute éventuelle menace de l’Iran » analyse l’étudiant Ezéchiel Etienne AUGUSTIN. Ce qui explique en partie le discours du Secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, qui mobilise les pays arabes contre l’Iran, qui est selon lui « l’ennemi de tous. »

Camille JEAN DILHA (en haut/à droite) / Ezéchiel Etienne AUGUSTIN (en bas/ à gauche)

Cependant, il ne faut pas analyser le comportement américain du seul point de vue externe, car il s’inscrit aussi bien dans une réalisation de promesses de campagne, au niveau interne. Ainsi, commente Mormens BLANC : « Donald Trump a peu réalisé par rapport à ce qu’il a promis. Donc, aboutir à ce nouvel accord serait pour lui un moyen de convaincre l’électorat américain sur sa capacité à tenir ses promesses » conclut le jeune universitaire.

Mormens BLANC

Tout compte fait, le Président iranien, Hassan Rohani, qualifie d’injustes et illégales les sanctions américaines, et croit qu’elles relèvent du « terrorisme économique. » Par conséquent, Téhéran n’entend pas se soumettre aussi facilement et mobilise de son côté ces alliés, dont la Russie. Dans un tel contexte, il est rationnel de questionner la possibilité d’un nouvel accord entre ces Etats. A cette question, Daniel TOUSSIANT affirme que tout est possible en relations internationales, tant qu’ils parviennent à converger leurs intérêts. D’ailleurs, il est de leurs intérêts d’aboutir à un nouvel accord, ce qui écarterait la possibilité d’une guerre qui ne leur serait guère profitable.