La guerre, continuation de la politique: un cycle destructeur sous le regard impuissant de la communauté internationale

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Carl von Clausewitz, définit la guerre comme un « acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté » ou comme « la simple continuation de la politique par d’autres moyens ». Ceci étant dit que le lien entre guerre et politique est indissociable : la première est un outil organisé au service des ambitions de la seconde, qui, à son tour, se nourrit des crises qu’elle engendre. Si l’histoire moderne a tenté de limiter les conflits par la diplomatie en créant des institutions internationales, le 21e siècle révèle un retour inquiétant des guerres régionales qui pourraient être initiateurs d’une troisième guerre mondiale.

De l’État moderne aux guerres mondiales : une histoire de conflits

L’émergence de l’État moderne à la Renaissance, accompagnée de l’essor de la diplomatie, avait réduit l’ampleur des conflits armés. Cependant, le 20e siècle a connu un tournant tragique marqué par deux guerres mondiales dévastatrices. La Première Guerre mondiale (1914-1918), déclenchée par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, a vu un conflit régional entre la Serbie et l’Autriche-Hongrie devenir mondial par un jeu d’alliances politiques (Triple-Alliance et Triple-Entente).

Des puissances comme la Russie, l’Allemagne, le Japon, l’Italie, et les Etats-Unis s’y sont progressivement impliquées, entraînant des millions de morts. La Seconde Guerre mondiale (1939-1945), débutée par l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie, s’est mondialisée avec l’entrée de l’URSS, du Japon et des États-Unis en 1941, causant des pertes humaines encore plus colossales.

En réponse à ces atrocités, la communauté internationale a uni leur voix en créant l’Organisation En réponse à ces atrocités, la communauté internationale a uni leur voix en créant l’Organisation des Nations Unies (ONU) en 1945, avec pour principale mission d’empêcher une nouvelle guerre globale. Pourtant, malgré ses efforts, l’ONU peine à contenir les conflits contemporains, révélant les limites du système multilatéral face aux intérêts nationaux et aux rivalités géopolitiques.

Un 2le siècle sous tension : l’ombre d’une troisième guerre mondiale

Depuis la fin de la Guerre froide en 1991, le monde semblait avoir écarté la menace d’une escalade globale. Cependant, depuis le 24 février 2022, la guerre russo-ukrainienne a ravivé les tensions Est-Ouest, faisant craindre une nouvelle guerre qui serait incontrôlable. Cette guerre, qui s’alourdit chaque jour de pertes humaines et de destructions, met en péril la sécurité de millions de personnes et fragilise l’ordre international.

Au Moyen-Orient, la guerre israélo-palestinienne, relancée par une escalade majeure en octobre 2023, a causé des ravages. Selon l’UNICEF, ce conflit aurait entraîné la mort de 55 807 personnes, dont 15 650 enfants, exacerbant une crise humanitaire déjà critique. Ce 12 juin 2025, des tirs de missiles entre Israël et l’Iran ont marqué une nouvelle étape dans les tensions régionales, alimentées par des différends sur le programme nucléaire iranien et le soutien de Téhéran à des groupes armés, qui constituent leur satellite, comme le Hamas, les Houthis et le Hezbollah.

Par ailleurs, des conflits, souvent ignorés par la communauté internationale, persistent : au Soudan, au Yémen, en Libye, en Haïti, et dans d’autres régions, les populations civiles paient un lourd tribut. Ces guerres, bien que régionales, rappellent que les conflits mondiaux du 20e siècle ont souvent débuté par des crises localisées amplifiées par des alliances et des rivalités.

Un appel urgent à l’action

Face à ces crises, la diplomatie et le droit international semblent impuissants. Certains États condamnent les atrocités tout en fournissant des armes aux belligérants, perpétuant ainsi les cycles de violence. D’autres, mus par des intérêts économiques, ferment les yeux sur les souffrances humaines, profitant du commerce avec les parties en conflit. Cette approche contradictoire, où la guerre devient un outil de realpolitik, ignore les conséquences à long terme : orphelins, handicapés, déplacés, et traumatismes psychologiques, marqueront durablement les sociétés affectées.

Pour éviter une catastrophe d’ampleur mondiale, la communauté internationale doit redoubler d’efforts. Cela qui implique que le dialogue doit privilégier sur l’armement, de renforcer le respect du droit international, et de promouvoir des solutions inclusives pour résoudre les conflits. L’ONU, en partenariat avec d’autres organisations régionales, doit réformer ses mécanismes pour regagner en efficacité et en crédibilité afin de construire un avenir de paix durable.

Christophane Jasmin Dorvil

Sources :
https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-prix-de-la-guerre/

https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale/122569

Stéphane Paquin et Dany Deschênes, « introduction aux relations internationales: Théorie, Pratiques et enjeux », Chenelière Éducation, Québec, 2009.