Le COVID-19, cette pandémie qui ravage le monde entier, apparu en Chine à la fin de l’année 2019 plus précisement à Wuhan, est caractérisé par une pneumonie violente.
Au début, le gouvernement de Pékin jouait la carte du silence. Mais vue la situation qui s’aggravait, il a dû prendre des mesures drastiques en commençant par le confinement de 60 millions d’habitants, des tests de dépistages à grande échelle, l’utilisation des drones et des robots pour faire respecter le confinement, le contrôle accru de la population et de l’information pour endiguer la propagation de l’épidémie.
L’Occident qui se croyait à l’abris de ce “virus chinois” puisque dans sa mentalité de supériorité, pensait qu’il ne paiera pas les frais des dégâts, convaincu que son mode de vie, son développement et ses richesses l’aideraient, oubliant que dans le contexte globalisé actuel, la Chine est l’usine du monde et les économies occidentales y sont trés dépendantes.
L’expérience du COVID-19 a frappé l’UE, l’un des pilliers de l’Occident, dans ses fondements même qu’est la “solidarité européenne” au regard des ravages constatés en Italie, l’un des épicentres de la pandémie dans le monde. Les gouvernements européens n’ont pas su apporter une réponse commune et coordonnée car des pays comme l’Allemagne (premiére puissance économique de l’Europe) et la France n’ont pas pu voler au secours de l’italie. Des villes italiennes telles que la Lombardie, la Bergame sont devenues les foyers de la pandémie. C’est grâce au concours diligent de la Chine à travers sa “diplomatie humanitaire”, de Cuba et de la Russie, que l’Italie a pu voir le bout du tunnel de cette maladie.
On a pu remarquer des scènes italiennes inédites où le drapeau chinois était hissé à la place de celui de l’UE. Les pays des Balkans sont à la merci de Pékin pour endiguer la maladie. Les populistes ont le vent en poupe tels que Marine Le Pen en France, Matteo Salvini en Italie et Victor ORban en Hongrie car ces derniers critiquaient l’UE pour son manque d’efficacité. Le COVID-19 semble leur donner raison.
Les États-Unis, la superpuissance par excellence, est ravagé par le COVID-19. La pandémie a montré clairement les faiblesses et les limites du capitalisme américain avec plus de 600 000 infectés, plus de 30 000 morts, avec des villes comme New-York dénombrant des milliers de morts par jour. Cette mégapole devient désormais l’épicentre de la pandémie dans le monde. Dans le Bronx, on a recours à des fosses communes face à la saturation des morgues. L’économie qui était le cheval de bataille du président Trump, a pris un sacré coup avec plus de 20 millions de chômeurs. Ceci n’était jamais survenu depuis la crise financiére de 2008.
À cela, il faut ajouter la guerre de prix pétrolier entre le Royaume Wahhabite (Arabie Soudite ) et la Russie (6millions) en innondant le marché pétrolier avec plus de 11 millions de baril par jour provenant des puits saoudiens dont le prix est passé à moins $20 le baril. Le gaz de schiste dont les USA est en tête en matière de production, a pris un coup mortel; puisque pour être compétitif il faut que le pétrole ne soit pas bon marché. Après d’intenses négociations cette semaine, on vient de parachever un accord pour en diminuer la production afin de soulager le prix.
L ‘Amerique du Sud s’en sort tant bien que mal en appliquant à la lettre les mesures chinoises et le Centre de l’Amérique se débrouille. L’Afrique que l’on considère comme le plus pauvre évolue avec l’aide de son puissant partenaire “l’Empire du millieu”.
Le COVID-19 est l’objet de beaucoup de propagande entre les grandes puissances. Ce qui pousse à penser que ce dernier sera l’élement catalyseur de l’avènement d’un nouvel ordre mondial dont Pékin sera le principal protagoniste. L’Occident indexe, Pékin dément sur le nombre de morts inventorié par le virus à tort ou à raison. De plus, il le souspçonne d’utiliser sa “diplomatie des masques” pour s’octroyer une image plus clinquante sur la scéne internationale. C’est comme le plan Marshall après la Seconde Guerre Mondiale ou l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) dépourvue d’intérêt caché.
On pense que Pékin veut prendre la place de l’Occident mais on oublie que la civilisation chinoise est l’une des plus anciennes et que l’Empire du millieu a été la première puissance mondiale durant 20 siècle jusqu’à la Révolution industrielle, soit au XVIII siècle. En 1820, la Chine comptait 33% du PIB mondial, contre 9 % aujourd’hui. L’Empire du millieu est le premier dans le monde en matière de parité du pouvoir d’achat (PPA) depuis 2014. En moins de 50 ans, la Chine a retiré plus de 700 millions de personnes dans l’extrême pauvreté depuis la révolution culturelle entamée par Deng Xiaoping durant les années 70. En 25 ans, l’Empire du millieu a eu un développement en moyenne de 9,5%, soit le plus fort dans le monde. La Chine a beaucoup de retard par rapport à l’Occident, mais il l’a déjà rattrapé dans beaucoup de domaine.
En outre, la globalisation a été pour Pékin ce que la Seconde Guerre Mondiale pour les USA. C’est dans cet optique que Trump critique les Organisations Internationales au sens que, selon lui, Pékin les utilisent pour ses intérêts. Cette semaine l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en a fait les frais par la suspension des cotisations financières des États-Unis. Selon Trump, l’Organisation était à la solde de Pékin et n’a pu apporter une réponse adéquate face au COVID. Mais Trump oublie qu’il avait lui-même minimisé l’impact de la pandémie face aux critiques à lui faites, en pleine année électorale, son bouc-émissaire.
Pour palier son manque face à Pékin, l’Occident doit avoir un discours pragmatique en lieu et place d’une approche idéaliste car pour emprunter les mots d’un ancien Premier Ministre français “les chinois sont aussi intelligents que nous (occident) mais ils travaillent plus que nous”. Seule une coopération gagnant-gagnant dépourvue de toute idée de supériorité, serait bénéfique pour les deux. Dans le cas contraire, rien ne pourra arrêter la vitesse à grand “V” de l’Empire du millieu qui pourrait devenir la première puissance mondiale d’ici 2049, qui marquera le centenaire de la Révolution chinoise de 1949, menée par Mao Tsédong et ses paires.
Wilfrid Joseph
Finissant en relations Internationales.
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